Solaire en entreprise : exemples d’installations rentables sur bâtiments industriels
- Romane BACQUET
- il y a 6 jours
- 4 min de lecture
En 2025, la hausse continue du prix de l’électricité incite de plus en plus d’industriels à valoriser leurs toitures inexploitées. Hangars, entrepôts, ateliers : autant de surfaces idéales pour accueillir des panneaux photovoltaïques. Mais quelles sont les vraies retombées économiques de ces projets ? Et à quoi ressemblent les installations réellement rentables ?
Cet article vous propose un panorama concret du solaire en entreprise sur bâtiments industriels, illustré d’exemples chiffrés et de conseils pratiques pour réussir son investissement.

Solaire en entreprise bâtiments industriels : pourquoi miser sur ses toits en 2025 ?
Avant d’investir, il est crucial de comprendre pourquoi les bâtiments industriels sont aujourd’hui devenus les cibles privilégiées des projets solaires. Ces vastes surfaces représentent bien plus qu’un simple toit : elles constituent une opportunité économique et énergétique majeure.
Les bâtiments industriels offrent un potentiel considérable
Les entreprises industrielles disposent souvent de toitures étendues, plates ou légèrement inclinées, parfaitement adaptées à la pose de panneaux photovoltaïques. Selon l’ADEME, la France compte plus de 300 millions de m² de toits industriels exploitables, représentant un gisement de plusieurs GW de puissance potentielle.
Au-delà de l’espace disponible, ces bâtiments sont généralement proches de postes de transformation électrique, simplifiant le raccordement au réseau.
Produire sa propre électricité, c’est réduire ses coûts
En 2025, le prix moyen de l’électricité en France pour les professionnels dépasse 180 €/MWh, soit environ 18 centimes d’euro par kWh. Une installation solaire permet de produire de l’énergie à un coût variant entre 5 et 9 c€/kWh. L’écart est tel qu’une entreprise peut économiser entre 30 % et 60 % sur sa facture énergétique en autoconsommation.
Quels modèles économiques sont les plus rentables pour le solaire en entreprise ?
Se lancer dans le solaire en entreprise, c’est avant tout choisir le bon modèle économique. Entre autoconsommation et vente totale, chaque option répond à des profils différents d’activités industrielles. Voici comment y voir plus clair.
L’autoconsommation maximise les gains
La majorité des industriels optent aujourd’hui pour l’autoconsommation. L’électricité produite est consommée sur place, évitant l’achat d’énergie au tarif réseau. Cette option est particulièrement rentable si l’entreprise a une activité diurne, comme :
La logistique (entrepôts éclairés en journée) ;
L’agroalimentaire (chaîne du froid, machines) ;
La métallurgie ou la chimie (machines gourmandes en énergie).
Exemple concret : Une usine textile à Lyon équipée d’une centrale photovoltaïque de 500 kWc produit environ 600 000 kWh/an, couvrant 35 % de ses besoins. Gain estimé : plus de 90 000 € d’économie annuelle sur la facture d’électricité.
La vente totale peut séduire certains sites
Si la consommation est faible ou concentrée la nuit, la vente de l’intégralité de la production à EDF OA ou sur le marché de gros peut rester une option pertinente. En 2025, le tarif d’achat garanti varie entre 9 et 13 c€/kWh selon la puissance installée.
Quelles aides financières soutiennent le solaire en entreprise en 2025 ?
Investir dans le solaire représente un budget conséquent. Heureusement, en 2025, de nombreuses aides permettent de réduire l’investissement initial et d’améliorer la rentabilité. Passons en revue les dispositifs accessibles aux entreprises industrielles.
Les primes à l’investissement restent attractives
L’État maintient plusieurs aides, notamment la prime à l’autoconsommation :
Jusqu’à 370 €/kWc pour les puissances ≤ 3 kWc ;
Dégressif jusqu’à 75 €/kWc pour les grandes toitures > 100 kWc.
Pour les bâtiments industriels, les projets dépassent souvent 100 kWc, mais même une prime réduite représente plusieurs milliers d’euros.
Les appels d’offres CRE dynamisent les grands projets
Pour les centrales supérieures à 500 kWc, les développeurs peuvent candidater aux appels d’offres de la CRE (Commission de régulation de l’énergie). Les tarifs attribués sont compétitifs mais offrent une visibilité sur 20 ans.
Exemple : Une entreprise de logistique en Occitanie a décroché en 2024 un tarif de 8,9 c€/kWh sur 20 ans via la CRE, sécurisant la rentabilité de sa centrale de 1 MWc.
Quelles contraintes techniques ou réglementaires faut-il anticiper ?
Avant d’envisager la pose de panneaux solaires, il est indispensable de s’assurer que le bâtiment peut physiquement et légalement accueillir un tel projet. Plusieurs points doivent être vérifiés en amont pour éviter de mauvaises surprises.
L’état de la toiture est déterminant
Avant toute installation, il est indispensable de vérifier la solidité de la charpente. Une toiture trop ancienne ou fragilisée pourrait nécessiter un renforcement, voire une réfection complète, alourdissant le budget initial.
La réglementation impose des démarches
Déclaration préalable en mairie (jusqu’à 250 kWc) ;
Permis de construire au-delà ;
Étude d’impact environnemental dans certains cas.
Par ailleurs, dans les zones classées ou à proximité de monuments historiques, l’Architecte des Bâtiments de France peut imposer des contraintes esthétiques.
Quelles entreprises ont déjà réussi leur transition solaire ?
Pour mieux saisir le potentiel du solaire industriel, rien ne vaut des exemples concrets. Plusieurs entreprises françaises ont sauté le pas ces dernières années, avec des résultats économiques impressionnants. Voici quelques success stories inspirantes.
Les projets industriels se multiplient partout en France
Toyota Onnaing (Nord) : 10 MWc installés sur toitures et parkings, couvrant une partie de la consommation de l’usine ;
Entrepôt logistique à Nantes : 3 000 m² de panneaux solaires produisant 600 MWh/an, soit une économie annuelle de 95 000 € ;
Coopérative agricole dans le Gers : 1,2 MWc en toiture, valorisation du site et revenus complémentaires grâce à la vente totale.
Ces exemples montrent que le solaire en entreprise est devenu un investissement stratégique, autant économique qu’environnemental.
Conclusion
Le solaire en entreprise sur bâtiments industriels n’est plus une option réservée aux grands groupes. Même les PME peuvent y trouver une source d’économies importante, tout en renforçant leur image environnementale.
Entre aides publiques, baisse des coûts des équipements et valorisation immobilière, le contexte est plus favorable que jamais en 2025. Avant de se lancer, un audit personnalisé reste toutefois indispensable pour valider la faisabilité technique et optimiser la rentabilité du projet.
FAQ
Quelle puissance faut-il viser pour un bâtiment industriel ?
Cela dépend de la consommation annuelle. En moyenne, les projets industriels varient de 100 kWc à plusieurs MWc. Une étude précise permettra d’adapter la puissance.
Est-ce possible même si la toiture est ancienne ?
Oui, mais il faudra vérifier sa solidité. Une toiture trop fragile devra être rénovée, ce qui peut représenter un coût supplémentaire.
Peut-on bénéficier d’aides si on revend toute la production ?
Absolument. La vente totale ouvre droit aux tarifs d’achat EDF OA ou aux contrats issus des appels d’offres CRE. Ces dispositifs garantissent un prix de vente fixe sur 20 ans.