Photovoltaïque en toiture ou en ombrière : que choisir ?
- Romane BACQUET
- 25 juin
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 juin
Face à l’essor de la transition énergétique, les particuliers, collectivités et entreprises sont de plus en plus nombreux à envisager une production solaire sur leur terrain ou bâtiment. Deux options s’offrent alors fréquemment : l’installation de panneaux photovoltaïques en toiture ou en ombrière. Mais laquelle de ces solutions est la plus pertinente selon votre situation, vos objectifs et les caractéristiques de votre site ?
Cet article vous aide à y voir plus clair, en comparant les avantages, les contraintes et les opportunités offertes par ces deux configurations.

Photovoltaïque en toiture ou en ombrière : quelles sont les différences fondamentales ?
Avant de faire un choix éclairé, il est essentiel de bien comprendre ce qui distingue une installation photovoltaïque en toiture d’une installation en ombrière.
La toiture : un support existant à valoriser
Le photovoltaïque en toiture consiste à installer les panneaux directement sur une structure existante : hangar agricole, bâtiment industriel, maison individuelle, entrepôt logistique, ou encore école ou gymnase. C’est l’option la plus classique, qui permet une excellente intégration architecturale, sans emprise supplémentaire au sol.
C’est aussi une solution très plébiscitée pour valoriser des m² inutilisés : selon l’ADEME, la France dispose de plus de 300 millions de m² de toitures exploitables, représentant un potentiel énergétique colossal.
L’ombrière : une infrastructure à double usage
À la différence de la toiture, l’ombrière implique la création d’une structure dédiée, généralement installée sur des parkings ou des espaces extérieurs. Elle joue un double rôle : protéger les véhicules du soleil ou des intempéries tout en produisant de l’électricité.
Très développée dans les zones commerciales, les lycées, les hôpitaux ou les centres logistiques, l’ombrière photovoltaïque est rendue obligatoire sur les parkings de plus de 1 500 m² depuis la loi Climat et Résilience de 2021.
Quelle solution est la plus avantageuse sur le plan économique ?
Passer au solaire, c’est aussi faire un choix stratégique en matière de rentabilité, d’aides publiques et de modèle économique.
Le coût initial varie selon la structure
Installer des panneaux sur une toiture existante revient souvent moins cher, car elle ne nécessite pas de structure porteuse supplémentaire. En revanche, une ombrière implique des travaux de génie civil et de fondations plus importants.
À titre indicatif :
Une toiture photovoltaïque coûte en moyenne 1 200 à 1 800 €/kWc installé ;
Une ombrière tourne plutôt autour de 2 000 à 2 500 €/kWc, en raison de l’infrastructure métallique nécessaire.
Le retour sur investissement dépend de l’usage
Sur une toiture, la production d’énergie peut être autoconsommée (dans le cas d’un bâtiment actif) ou revendue intégralement au réseau. Dans le cas d’une ombrière, la revente est souvent privilégiée, mais certaines entreprises utilisent aussi l’énergie produite pour alimenter des bornes de recharge pour véhicules électriques.
Les contrats d’achat (EDF OA ou appel d’offres CRE) assurent un tarif de rachat de 9 à 13 c€/kWh selon la puissance et le type d’installation (voir les tarifs photovoltaïques 2025).
Quelles sont les contraintes techniques et réglementaires à anticiper ?
Au-delà des aspects financiers, il convient de considérer les règles d’urbanisme, la faisabilité technique et les exigences administratives.
Les toitures doivent être en bon état
Avant toute chose, un diagnostic de solidité est indispensable. Une charpente trop ancienne ou dégradée peut nécessiter des travaux de rénovation ou de renforcement avant de supporter le poids des panneaux.
Des réglementations locales (PLU, ABF en secteur protégé) peuvent aussi restreindre ou encadrer les installations visibles en toiture.
Les ombrières nécessitent plus d’autorisations
Étant une structure nouvelle, l’ombrière nécessite :
Une déclaration préalable ou un permis de construire (selon la puissance) ;
Une autorisation d’urbanisme si le site est soumis à des servitudes ;
Des études environnementales si l’emprise dépasse certains seuils.
Cependant, les ombrières peuvent être optimisées pour maximiser leur surface, avec un espacement adapté aux voies de circulation, et une orientation optimale des modules.
Quel impact environnemental et social ces deux solutions ont-elles ?
Le photovoltaïque ne se résume pas à un rendement : il s’inscrit aussi dans une logique de durabilité, de valorisation foncière et d’acceptabilité sociale.
Le solaire en toiture limite l’artificialisation des sols
En réutilisant des surfaces déjà construites, les toitures contribuent à la stratégie "zéro artificialisation nette" (ZAN). Elles permettent de produire localement sans emprise nouvelle sur l’environnement.
C’est pourquoi les régions comme l’Île-de-France, la Nouvelle-Aquitaine ou l’Occitanie encouragent activement ce type d’installation, parfois avec des primes régionales.
Les ombrières améliorent l’expérience utilisateur
Outre leur production d’énergie, les ombrières apportent un confort notable aux usagers : voitures à l’ombre, moins de chaleur accumulée, protection contre la pluie… Elles valorisent ainsi les parkings, notamment dans les zones commerciales ou les entreprises soucieuses de leur image RSE.
De plus, elles peuvent être équipées de mobilier urbain, éclairage LED ou bornes IRVE, renforçant l’intérêt global du projet.
Conclusion
Il n’existe pas de réponse unique. Le photovoltaïque en toiture est idéal pour les sites disposant de surfaces existantes et souhaitant limiter l’investissement. L’ombrière, quant à elle, représente une excellente opportunité pour optimiser des espaces ouverts, répondre à des obligations légales, ou valoriser des parkings en produisant une énergie verte.
Dans tous les cas, une étude de faisabilité sur mesure reste indispensable pour choisir la meilleure option en fonction de votre foncier, de vos usages et de vos objectifs économiques.
FAQ
Quelle est la durée de vie d'une installation photovoltaïque en toiture ou en ombrière ?
La durée de vie des panneaux solaires est d’environ 25 à 30 ans, avec une garantie de performance de 80 % à 25 ans. Les onduleurs, eux, durent généralement 10 à 15 ans.
Peut-on autoconsommer l’électricité produite sous une ombrière ?
Oui, surtout si l’ombrière est installée sur un site industriel ou tertiaire. Il est même possible de coupler l’installation avec des bornes de recharge électrique.
Est-il possible de bénéficier d’aides pour ces installations ?
Absolument. En plus du tarif de rachat garanti par EDF OA, certaines régions proposent des aides à l’investissement pour les projets en autoconsommation ou sur bâtiments publics. Les appels d’offres de la CRE permettent aussi de valoriser des projets d’envergure.
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