Photovoltaïque en toiture et au sol : comparaison
- Romane BACQUET
- 16 juin
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 juin
Alors que la transition énergétique bat son plein, deux grandes solutions solaires se distinguent : l’installation de panneaux photovoltaïques en toiture et celle de centrales solaires au sol. Ces deux approches, bien que complémentaires, répondent à des logiques techniques, économiques et environnementales distinctes. Comprendre leurs différences permet d’orienter son projet selon ses objectifs, son espace disponible et sa stratégie énergétique.

Quels types de bâtiments conviennent au photovoltaïque en toiture ?
Le photovoltaïque en toiture s’impose naturellement dans les zones urbanisées ou rurales où l’espace est limité. Il s’adapte à de nombreuses configurations, du particulier au bâtiment agricole ou industriel.
Les toitures sont idéales pour optimiser l’espace existant
Installer des panneaux solaires sur une toiture permet de valoriser un espace inutilisé sans empiéter sur les surfaces agricoles ou naturelles. Les hangars, entrepôts, maisons individuelles ou bâtiments agricoles existants sont autant de supports potentiels.
Exemple concret : un hangar agricole de 1 000 m² équipé de panneaux peut produire jusqu’à 150 000 kWh/an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 35 foyers.
Les contraintes architecturales et réglementaires doivent être anticipées
Toutes les toitures ne se prêtent pas à une installation solaire. L’inclinaison, l’orientation et la résistance de la structure sont des facteurs décisifs. De plus, dans les zones classées ou patrimoniales, l’installation peut être soumise à des restrictions.
Quelle est la rentabilité d’une centrale solaire au sol ?
Lorsqu’un terrain inutilisé est disponible, le solaire au sol devient une alternative très performante, notamment en termes de puissance installée et de modularité.
Le solaire au sol offre un fort potentiel de production
Grâce à une liberté totale d’orientation et d’inclinaison des panneaux, une centrale au sol peut atteindre une productivité supérieure à celle d’un toit. Par exemple, une centrale de 1 hectare peut produire jusqu’à 1,3 GWh/an, de quoi alimenter environ 300 foyers.
La valorisation des friches ou terrains en reconversion est un levier clé
Les anciennes carrières, friches industrielles ou terrains militaires désaffectés offrent de vastes opportunités pour l’implantation de projets solaires au sol, sans artificialiser des sols agricoles.
Quels sont les coûts d’installation et de maintenance pour le photovoltaïque en toiture et au sol ?
Si les deux solutions nécessitent un investissement initial, les postes de coût et les modalités de maintenance varient sensiblement.
Le photovoltaïque en toiture demande moins d’aménagement
L’intégration sur un toit existant réduit les travaux de terrassement et de raccordement. En moyenne, le coût d’un système en toiture oscille entre 1 200 et 1 800 €/kWc installé, selon la complexité du chantier.
Le solaire au sol implique plus de préparation, mais permet des économies d’échelle
Sur de grandes surfaces, les coûts au kWc peuvent baisser autour de 900 à 1 200 €/kWc, mais cela suppose des aménagements spécifiques (clôtures, chemins d’accès, protection anti-ombres, etc.).
Quels sont les usages et profils d’utilisateurs de chaque technologie ?
Choisir entre toiture et sol dépend aussi du profil de l’utilisateur et de ses priorités : autoconsommation, revente, visibilité du projet, etc.
Les particuliers et PME optent souvent pour la toiture
Ils y voient un moyen de réduire leur facture énergétique tout en valorisant leur bâti. L’autoconsommation est un levier fort dans ce cas.
Les collectivités et développeurs investissent dans le solaire au sol
Avec une logique de production de grande échelle, les projets au sol visent généralement la revente sur le réseau et contribuent à la stratégie énergétique des territoires.
L’impact environnemental est-il comparable ?
Les deux approches participent à la décarbonation, mais leurs effets sur l’environnement local diffèrent.
Le solaire en toiture évite toute artificialisation des sols
Il est considéré comme "neutre" sur le plan foncier et n’entraîne aucun changement d’usage du sol.
Le solaire au sol doit intégrer la biodiversité dans son aménagement
Les projets responsables prévoient des corridors écologiques, des prairies fleuries et des pâturages légers pour concilier énergie et nature.
Faut-il choisir ou peut-on combiner les deux solutions ?
Dans une logique de mix énergétique, le cumul des deux formes de production est souvent la meilleure stratégie. L’autoconsommation sur toiture couplée à une production au sol dédiée à la revente ou à l’alimentation collective permet de couvrir différents besoins.
Conclusion
Photovoltaïque en toiture ou solaire au sol ? Le choix dépend de nombreux paramètres : surface disponible, usage prévu, capacité d’investissement, contraintes locales… Dans bien des cas, les deux solutions sont complémentaires. Une analyse précise de votre contexte est essentielle pour maximiser la rentabilité et l’impact environnemental de votre projet solaire.
FAQ
Peut-on installer des panneaux sur une toiture orientée nord ?
C’est possible, mais la production sera bien plus faible. L’orientation sud (ou sud-est/sud-ouest) reste à privilégier pour une rentabilité optimale.
Est-ce qu’un terrain agricole peut accueillir une centrale solaire au sol ?
Oui, mais sous certaines conditions : il faut démontrer que l’installation n’entrave pas l’activité agricole, ou s’inscrire dans un projet agrivoltaïque.
Peut-on autoconsommer l’énergie produite par une centrale au sol ?
Dans certains cas, oui. Mais cela nécessite un raccordement spécifique, souvent plus complexe que pour une installation en toiture.
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