Vente d’électricité vs location de terrain pour les propriétaires fonciers
- Romane BACQUET
- 10 juin
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 juin
Face à l’essor du photovoltaïque, de nombreux propriétaires fonciers se posent une question cruciale : faut-il louer son terrain à un opérateur ou produire soi-même de l’électricité pour la revendre ?
Deux approches bien distinctes, mais chacune avec ses avantages, ses contraintes et ses perspectives de rentabilité. Ce guide vous propose un comparatif détaillé, accessible et enrichi d’exemples concrets pour vous aider à faire un choix éclairé.

Vente d’électricité vs location de terrain pour les propriétaires fonciers : quelles différences fondamentales ?
Avant d’entrer dans les chiffres, il est essentiel de comprendre les fondements de chaque modèle : vente d’électricité vs location de terrain. Car derrière ces deux options se cachent des logiques économiques et juridiques bien distinctes.
Produire et vendre de l’électricité implique un investissement actif
Le propriétaire décide d’installer des panneaux solaires sur son terrain ou sa toiture, finance le projet (intégralement ou avec un partenaire) et devient producteur d’énergie. Il revend ensuite l’électricité produite à un acheteur (souvent EDF OA) selon un tarif fixé par contrat ou au prix du marché.
Louer son terrain permet un revenu passif sécurisé
Dans ce cas, le propriétaire foncier met à disposition son terrain à un développeur photovoltaïque via un bail emphytéotique (souvent 30 ans). L’opérateur prend en charge l’intégralité du projet : étude, installation, exploitation. Le propriétaire reçoit un loyer annuel fixe, indexé et garanti.
Quel modèle génère les meilleurs revenus pour le propriétaire ?
La comparaison financière entre ces deux approches dépend de plusieurs variables : taille du terrain, ensoleillement, fiscalité, durée d’engagement, et niveau d’implication souhaité.
La vente d’électricité offre un potentiel de revenus plus élevé
Prenons l’exemple d’une centrale de 1 MWc installée sur 10 000 m² :
Production annuelle estimée : 1 300 000 kWh ;
Tarif d’achat moyen : 10 c€/kWh et revenu annuel brut : environ 130 000 €. Après amortissement et frais d’entretien, la marge nette peut dépasser 60 000 € par an, avec un retour sur investissement autour de 8 à 10 ans.
La location garantit un revenu stable sans investissement
Pour la même surface, un opérateur peut proposer un loyer annuel de 3 000 à 5 000 €/ha/an, soit 30 000 à 50 000 € par an pour 10 hectares sans frais, ni risque. Et souvent avec une indemnité à la signature du bail.
Quels sont les engagements et responsabilités de chaque modèle ?
Avant de choisir, il est crucial de mesurer le niveau d’implication demandé au propriétaire. Certains préfèrent un rôle actif, d’autres optent pour la simplicité.
Devenir producteur demande de la gestion et de la vigilance
L’entretien des panneaux, les démarches administratives, la supervision technique, le suivi de la production… Autant d’éléments qui requièrent du temps ou des prestataires spécialisés.
Louer son terrain limite les responsabilités
Le propriétaire reste propriétaire du foncier, mais ne gère ni l’installation, ni l’exploitation, ni la vente d’électricité. Le développeur assume tous les risques techniques et financiers.
Quelle fiscalité s’applique à chaque option ?
Le régime fiscal diffère selon que vous générez un revenu locatif ou que vous exercez une activité de vente d’électricité.
Les revenus de la vente sont imposés comme BIC ou revenus agricoles
Si vous êtes agriculteur, les revenus peuvent s’intégrer à votre régime fiscal agricole. Pour les particuliers, ils sont considérés comme BIC (bénéfices industriels et commerciaux) avec option micro-BIC ou réel.
Les loyers sont soumis à l’impôt foncier classique
Ils sont déclarés comme revenus fonciers. Une exonération de taxe foncière est parfois possible, notamment si le bail prévoit la construction d’un bien d’utilité publique (source : BOFIP).
Quel modèle choisir selon son profil de propriétaire ?
Le choix dépend de vos objectifs, de votre situation financière et de votre envie d’implication.
Le producteur autonome vise une rentabilité maximale sur le long terme
Profil idéal : agriculteur, entreprise, collectivité ou particulier avec un bon apport initial.
Le bailleur foncier préfère la simplicité et la sécurité
Profil idéal : retraité, propriétaire non résident, personne souhaitant un revenu sans contrainte.
En résumé : comparaison des deux modèles
Critère | Vente d’électricité | Location de terrain |
Revenus potentiels | Élevés mais variables | Stables mais plafonnés |
Investissement initial | Important | Aucun |
Responsabilités techniques | Oui | Non |
Fiscalité | BIC ou agricole | Revenus fonciers |
Niveau d’implication | Élevé | Faible |
Risques | Techniques & économiques | Très faibles |
FAQ
Peut-on cumuler location de terrain et autoconsommation ?
Non, ce sont deux modèles distincts. Si vous louez votre terrain à un opérateur, c’est lui qui exploite l’énergie. Pour autoconsommer, vous devez être propriétaire de l’installation.
Combien de temps dure un bail pour la location solaire ?
En général, les baux emphytéotiques durent de 25 à 35 ans, parfois plus. Ils sont signés devant notaire et incluent des clauses précises sur la remise en état.
Existe-t-il des aides pour financer une centrale solaire en propriété ?
Oui, des subventions locales ou nationales existent, ainsi que des aides à l’investissement via des appels d’offres CRE, des prêts à taux réduit, ou des exonérations fiscales selon le cas.




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