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Solaire et urbanisme : quelles contraintes pour les bâtiments en zone protégée ou classée ?

  • Photo du rédacteur: Romane BACQUET
    Romane BACQUET
  • 14 août
  • 3 min de lecture

Face à l’urgence climatique, de nombreux propriétaires tentent d’intégrer des panneaux photovoltaïques sur leurs toitures. Mais que faire lorsque votre bâtiment se trouve dans une zone protégée ou classée ?


L’association entre solaire et urbanisme impose en effet des règles spécifiques, souvent méconnues. Cet article explore les démarches obligatoires, les leviers d’acceptabilité, et les bonnes pratiques pour concilier énergie renouvelable et préservation du patrimoine.


Solaire et urbanisme
Solaire et urbanisme

Solaire et urbanisme : qu’implique l’installation dans une zone protégée ?


En France, certaines zones (abords de monuments historiques, sites patrimoniaux remarquables ou classés) sont soumises à des restrictions d’urbanisme strictes.


Les travaux sont soumis à l'avis des Architectes des Bâtiments de France (ABF)


Toute installation photovoltaïque dans ces secteurs — même modeste — nécessite l’avis conforme de l’ABF, quel que soit le statut de l’ouvrage (déclaration préalable ou permis de construire selon la puissance).


Exceptions possibles selon visibilité


Dans certains cas, une installation peut être autorisée sans l’avis de l’ABF, si elle est non visible depuis un monument ou si elle ne présente aucune co-visibilité dans un rayon de 500 mètres.


Comment préparer un dossier de projet dans ces zones exigeantes ?


La qualité de votre dossier peut faire la différence.


Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) indique les règles à respecter


Il couvre les matériaux, l’aspect visuel, la surface et l’intégration des panneaux.


Illustrer son dossier pour rassurer l’ABF et la mairie


Des plans, photos et simulations aident à démontrer l’intégration discrète du projet (ex. placement sur versants arrière ou toits plats).


Est-ce vraiment interdit d’installer du solaire sur un bâtiment protégé ?


Pas automatiquement — mais les contraintes sont fortes.


L’installation est possible, sous conditions


Elle peut être autorisée avec des conditions strictes sur l’emplacement, l’apparence et les proportions.


Refuser l’avis de l’ABF est délicat mais non impossible


Il est envisageable de contester un refus auprès du préfet via la Commission Régionale du Patrimoine, mais la démarche est longue et incertaine.


Quelles solutions techniques permettent d’intégrer le solaire discrètement ?


L’intégration harmonieuse des panneaux dans un environnement protégé est un défi technique. Heureusement, les innovations se multiplient.


Les panneaux solaires imitation tuiles


Ils remplacent directement les éléments de couverture, conservant ainsi l’esthétique d’origine.


Les films photovoltaïques souples


Ils se posent sur des surfaces existantes, épousant la forme des toitures sans créer de surépaisseur.


Les panneaux colorés ou texturés


Certains fabricants proposent des modules en teintes ardoise ou terre cuite, adaptés aux toits traditionnels.


L’installation au sol dissimulée


Quand la toiture n’est pas compatible, des panneaux peuvent être placés au sol, derrière des haies ou en zone non visible depuis la voie publique.


Exemples concrets et témoignage du terrain


À Bordeaux, un internaute confiait sur un forum que l’ABF a le pouvoir de décision, y compris sur des volets, ce qui exclut souvent les panneaux solaires des centres historiques.


Quelques exemples d'installations :

  • Bordeaux (quartier historique) : installation de panneaux en toiture arrière, invisibles depuis la rue ;

  • Village de Saint-Cirq-Lapopie (Lot) : recours à des tuiles photovoltaïques couleur terre cuite ;

  • Château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise) : mise en place de panneaux au sol, dissimulés par la végétation.


FAQ

Peut-on installer des panneaux solaires en zone classée ou protégée ?

Oui, si le projet passe l’avis des ABF ou respecte des critères de non-visibilité.

Combien de temps dure l’instruction administrative ?

En zone protégée, comptez environ 2 mois pour une déclaration et jusqu’à 4 mois pour un permis de construire.

Quels leviers facilitent l’acceptation du projet ?

Simplicité visuelle (couleur, placement), soutien visuel de bonne qualité et dialogue précoce avec l’ABF.


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